« Le jeu c’est le travail de l’enfant. C’est son métier, c’est sa vie » disait Pauline Kergomard. Érigé en droit fondamental par divers instruments juridiques et en besoin fondamental par les spécialistes de la petite enfance, le droit au jeu et aux loisirs présente plusieurs impacts positifs, mais également des inconvénients lorsqu’il n’est pas encadré. La violation flagrante de ce droit est d’ailleurs justifiée par ces derniers. Que savoir sur le droit au jeu et aux loisirs ? Lisez plutôt !
Qu’est-ce le droit aux loisirs ?
Le droit au jeu et aux loisirs est une prérogative accordée par différents instruments juridiques à l’enfant. Au nom de ce droit, l’enfant a la possibilité de se distraire et donc de se détacher de ses occupations ordinaires que constituent principalement les études et les travaux de maison. L’enfant jouis de son droit au loisir en s’adonnant à des activités qui lui procurent du plaisir et du bien être. Il existe plusieurs moyens de jouissance de ce droit par l’enfant.
- Le sport : Le football, le basket-ball, le volley Ball, le tennis, la natation, le judo, le karaté.
- Les jeux de société : Le scrabble, les échecs, les jeux de cartes.
- Les jeux créatifs : L’origami, la décoration, les jeux de construction.
- Les jeux éducatifs : la lecture ludique, les mathématiques ludiques.
- Le bénévolat : les actions humanitaires et le militantisme.
- Le cinéma : les films documentaires, les films d’animation, les séries pour enfant.
- Les visites touristiques.
Le droit au jeu et aux loisirs tire sa source de divers instruments juridiques nationaux et régionaux. En effet, l’article 31 de la Convention internationale des droits de l’enfant énonce en son premier alinéa : Les États partis reconnaissent à l’enfant le droit au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et à des activités récréatives propres à son âge et de participer librement à la vie culturelle et artistique.
En sus, le premier alinéa de l’article 12 de la Charte africaine des droits et du bien être de l’enfant énonce : Les États partis reconnaissent le droit de l’enfant au repos et aux loisirs, le droit de se livrer à des jeux et à des activités récréatives convenant à son âge, et de participer librement à la vie culturelle et artistique.
Enfin, le code béninois de l’enfant énonce en son article 18-h : l’enfant a droit « aux loisirs, aux jeux et aux activités culturelles ». Cet arsenal juridique semble bien bâti pour garantir le droit au loisir à l’enfant.
Entre dispositions légales et réalité
Le législateur a tout mis en place pour garantir la jouissance du droit au jeu et aux loisirs à tous les enfants, mais la réalité est totalement contraire.
En effet, selon l’observation générale N° 17 du comité des droits de l’enfant sur le droit de l’enfant au repos et aux loisirs, de se livrer au jeu et à des récréatives et de participer à activités la vie culturelle et artistique, peu d’enfants jouissent de leur droit au loisir.
Plusieurs raisons au niveau familial dans les établissements scolaires et centres de formation et inégalités sociales expliquent cette situation.
Au niveau familial
L’expression de ce besoin fondamental par l’enfant est très souvent perçue comme une tendance oisive. Ainsi, on note une réticence à la jouissance de son droit au loisir par l’enfant.
Cette réticence est également motivée par la surprotection de l’enfant contre les éventuels risques sécuritaires. En dehors de la représentation du loisir et des risques sécuritaires, la situation économique des parents justifie leur réticence à permettre la réalisation du droit au loisir par l’enfant.
Dans les établissements scolaires et centres de formation
Dans les écoles maternelles, le jeu fait partie intégrante des activités. Elles disposent donc pour la plupart des infrastructures de jeux et de loisirs. À l’opposé des écoles maternelles, les écoles primaires, collèges, lycées et centres de formation n’en disposent pas. Le loisir y est réduit à quelques minutes de pause.
Les inégalités
Les inégalités sont de plusieurs ordres.
Les inégalités genre
Si l’accès aux jeux et aux loisirs est difficile pour les enfants béninois en général, il l’est encore plus pour les filles. Cela se justifie par le rôle de ménagère très tôt attribué à la fille. Coincée entre études et tâche ménagères, elle n’a souvent pas l’occasion de se distraire.
Le handicap
La réalisation du droit au loisir par les enfants en situation de handicap est moindre par rapport aux autres enfants. Les infrastructures de jeu et de loisirs ne sont en effet pas adaptées à leur situation.
Les discriminations fondées sur les croyances et l’ethnie
Point de division de plusieurs groupes sociaux, la religion et l’ethnie empêchent la réalisation du droit au loisir par l’enfant puisqu’il ne permet pas à ce dernier d’exprimer son identité.
Facteur du développement intellectuel et psychosocial de l’enfant
La jouissance du droit au loisir lorsqu’il est encadré présente plusieurs avantages pour l’enfant.
La réalisation d’autre droite grâce au jeu et aux loisirs
Le jeu et les loisirs permettent à l’enfant de s’exprimer et par conséquent, de jouir de son droit à l’expression. Ils sont une matérialisation de la liberté d’association de l’enfant. L’enfant ayant le droit d’appartenir à une association culturelle, sociale et sportive, en bénéficie pleinement par le jeu et les loisirs. Aussi, le jeu et les loisirs permettent l’inclusion des enfants stigmatisés du fait de leur condition sociale, physique, financière ou du fait de leur religion et ethnie.
Le développement intellectuel de l’enfant
Le jeu et les loisirs sont des facteurs non négligeables du développement intellectuel de l’enfant. Il participe à l’augmentation de la productivité de l’enfant, à l’augmentation de la capacité d’assimilation du cerveau, à l’augmentation de la créativité de l’enfant, et cetera. Ils permettent également de motiver l’enfant du point de vue scolaire.
Le développement personnel et social de l’enfant
Grâce au jeu et aux loisirs, l’enfant est personnellement épanouie. Il connaît un sentiment de joie et de liberté. Il se redécouvre lui-même et développe sa confiance en soi. Il apprend à exceller en se challengeant lui-même. Il jouit d’une meilleure santé physique et mentale.
Du point de vue social, l’enfant développe les attitudes nécessaires pour le vivre ensemble. Il développe l’esprit de tolérance et est plus apte à collaborer avec ses pairs. Il apprend à les connaître et développe son leadership.
Réversiblement une porte ouverte à des vices et maux
Le droit aux loisirs tout comme les droits humains mérite un encadrement. Malgré les avantages de ce droit, il peut représenter un handicap pour l’épanouissement de l’enfant qui tombe dans le piège de l’oisiveté par le loisir.
Les risques d’insécurité mentale
Le jeu et les loisirs à outrance présentent des risques d’insécurité mentale. L’enfant exposé à des jeux inadaptés à son âge et après avoir essuyé plusieurs échecs pourrait avoir une mauvaise représentation de lui-même et une faible estime de soi.
Encore, il peut développer une addiction au jeu. Joseph Michel Antoine Servan affirmait « La différence du loisir à l’oisiveté est celle de la liberté à la licence ». Il est alors très facile pour l’enfant de devenir oisif en raison d’un accès illimité au jeu et aux loisirs, qui le rend oisif et moins productif.
Les risques d’insécurité physique
Le jeu et les loisirs ne sont pas sans risques physiques. Lorsqu’il s’agit de jeux et loisirs nécessitant l’intervention des muscles et autres parties du corps, l’exposition de l’enfant sans suivi présente des risques d’insécurité physique : blessures, lésions et fractures.
En dehors de cela, l’enfant peut subir d’autres dommages corporels. Par exemple, l’enfant exagérément exposé à la lumière bleue des écrans augmente les risques développés des maladies oculaires. Il est alors important d’encadrer la jouissance du droit au loisir.
Comment encadrer le loisir de l’enfant ?
D’abord l’encadrement du droit au loisir doit commencer par l’accès équitable de tous les enfants aux infrastructures de jeux et de loisirs. Ce rôle est principalement celui de l’État. Bien que l’arsenal juridique soit bien fait, le législateur doit également légiférer en vue de permettre une reconsidération du droit au loisir dans les collèges, lycées et centres de formation.
Il appartient ensuite aux organisations de la société civile de mener des plaidoyers auprès des gouvernants pour la mise en place d’infrastructures sécurisées adaptés à tous les enfants. Ils peuvent également mener des sensibilisations à l’endroit de toutes personnes responsables de l’éducation de l’enfant afin de vulgariser l’importance du loisir pour les enfants.
Enfin, dans la cellule familiale, les parents doivent accorder plus d’attention en ce qui concerne les distractions des enfants, suivre avec rigueur les réflexes de l’enfant face au jeu, et surtout jouir également de son droit au loisir par celui de l’enfant.
Le droit au jeu et aux loisirs reste un droit fondamental de l’enfant. Il permet une rencontre de l’enfant avec son « moi ». Néanmoins, il peut parfois être un quitus pour l’enfant oisif. Protéger l’enfant de l’oisiveté résultant de l’excès de loisir revient à encadrer ces moments de distraction. La solution n’est clairement pas de l’en priver.
Que c’est fantastique !!!…je n’en suis pas surprise chère amie…Tu es juste waouh ❤️… Toutes mes félicitations 🤞
Hello Félicité !
Merci infiniment pour tes appréciations.