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Le respect des droits de l’enfant n’est pas un quitus pour l’enfant-roi

Crises de colère, agressivité, grossièreté, provocations. Ce sont là quelques conduites de l’enfant roi. Encore appelé enfant-tyran ou enfant-empereur, l’enfant-roi est un trouble d’opposition touchant les enfants. Il est sans doute le pire cauchemar des parents dans le processus d’éducation des enfants atteints. Éteindre ces caractères égoïstes et égocentriques chez l’enfant nécessite la maîtrise de leurs causes.

Dans plusieurs esprits, la considération des droits de l’enfant est la principale raison de ce trouble. La lutte pour la réalisation des droits de l’enfant reste malheureusement confrontée à cette conviction. Dans cet article, je vous explique en quoi le syndrome de l’enfant-roi n’est aucunement lié à la protection des droits de l’enfant.

Le syndrome de l’enfant-roi est d’abord causé par une mauvaise relation parent-enfant

La nature de la relation parent-enfant est un indicateur non négligeable dans la détermination des causes du syndrome de l’enfant-roi. Il peut être dû à leur absence ou à une surprotection.

Le syndrome de l’enfant-roi dû à l’absence des parents

L’absence répétée et fréquente fragilise la proximité entre le parent et son enfant. Le syndrome étant le résultat de plusieurs événements, l’absence du parent va peu à peu entraver son autorité parentale. L’enfant a désormais l’impression de bénéficier d’une indépendance totale, pourtant inexistante.

Ainsi, l’enfant considère la présence du parent qui essaie d’exercer de façon normale son autorité comme une restriction à sa liberté. De la confrontation entre l’exercice d’une autorité sur l’enfant et les tentatives d’affirmation de son « moi », naît une frustration chez ce dernier. Il essaie alors de s’exprimer par des réactions violentes.

Le syndrome de l’enfant-roi dû à une surprotection de l’enfant

Tout comme l’absence, une forte présence des parents peut faire d’un enfant un tyran. Ce qui caractérise le plus un enfant-tyran, c’est son ego. Dans toutes les situations auxquelles il fait face, il ne considère que sa volonté, ses intérêts et n’accepte aucune responsabilité.

Le parent surprotecteur a prédisposé son enfant à se comporter ainsi. L’obsession de protection de l’enfant contre tout danger emmène le parent à mettre son enfant sur un piédestal. Il est excessivement à ses soins et satisfait ses petits besoins. L’enfant désormais habitué à avoir une solution toute faite aux problèmes qu’il rencontre est convaincu que tout lui est dû.

Les failles de l’éducation : trop de souplesse, une hyperprotection mais aussi l’absence des parents, constituent la cause du syndrome de l’enfant-roi chez 90% des enfants atteints. Salomon DEGILA, Psychologue clinicien à l’hôpital Saint Camille de Tokan.

Les facteurs psychologiques, causes du syndrome de l’enfant-roi

Plusieurs facteurs psychologiques peuvent justifier les comportements d’un enfant-empereur. Certains facteurs les prédisposent, d’autres interviennent au cours de la croissance.

Facteurs neurologiques héréditaires entrainants des troubles psychologiques

Certains facteurs neurologiques peuvent prédisposer les enfants à ces troubles d’opposition. Il s’agit d’anomalies intervenant dans le développement neurologique de l’enfant. Le plus fréquent est le Trouble de Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité. En abrégé TDA/H, il est essentiellement caractérisé par un manque d’attention. C’est ce qui justifie l’hyperactivité et l’impulsivité chez les enfants atteints.

Le Trouble du Spectre de l’autisme (TSA) ou plus simplement l’autisme peut également être une cause du syndrome de l’enfant-roi. Il est également un trouble de développement neurologique et apparaît à la naissance. L’enfant atteint du TSA a du mal à s’exprimer. Ses besoins ne sont pas pris en compte et cela génère des frustrations à son niveau d’où ses crises de colère. Plusieurs autres facteurs prédisposent l’enfant au syndrome de l’enfant-roi.

Épreuves difficiles entrainant un trauma psychologique

Plusieurs situations difficiles peuvent accentuer ce désir d’affirmation du « moi » par l’enfant. L’enfant estime que ses émotions ne sont pas prises en compte par ses parents. Il essaie alors par tout moyen de s’affirmer. La persistance de ce désir d’affirmation va très vite virer au syndrome de l’enfant-roi.

Le cas le plus fréquent est la séparation des parents et la recomposition de la famille. Lorsque l’enfant n’est pas préparé à cette situation, il a du mal à l’accepter et essaie de faire passer sa volonté. Mais en dehors de tous ces facteurs, la mauvaise compréhension des droits de l’enfant justifie le lien faussement établi entre sa protection et le syndrome de l’enfant-empereur.

Comment établir une meilleure appréhension des droits de l’enfant ?

Une meilleure appréhension des droits de l’enfant n’est possible que par l’éducation complète des parents et éducateurs aux droits des enfants. Pour cela, il est important de mettre en place des cadres d’échange entre parents et défenseurs des droits de l’enfant. L’objectif est de montrer qu’il n’existe pas un lien étroit entre la réalisation des droits de l’enfant et le développement du syndrome de l’enfant-roi. Cela permettra de lever un obstacle considérable au respect des droits de l’enfant.

Ces forums d’échanges doivent :

  • Regrouper les parents et éducateurs de toutes les couches sociales ;
  • Se tenir de façon périodique pour permettre aux parents d’intégrer l’évolution des droits de l’enfant;
  • Intégrer en plus de l’éducation aux droits des enfants, des formations sur la psychologie de l’enfant, dialogue parent-enfant et le coaching parental afin de prévenir la surprotection de l’enfant, causes du syndrome de l’enfant-roi.

Voilà une approche de solution que je propose pour briser les conceptions obstacles à la protection des droits de l’enfant. Cette dernière ne vise que l’épanouissement de l’enfant dans un environnement sain et à l’abri de violences.

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Mariette AHYI

2 réflexions sur « Le respect des droits de l’enfant n’est pas un quitus pour l’enfant-roi »

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